

Histoire de fous
Quand on racontait jadis une histoire drôle
On mettait souvent en scène un archétype
De crétin notoire, de zazou, de guignol,
De mal comprenant en bref d’un pauvre type.
C’est un fou qui coiffe son entonnoir ;
Un autre fou se prend pour Napoléon ;
Traîne sa brosse à dents sur le trottoir ;
Retranche les mardis dans ses soustractions …
C’est un fou qui repeint son plafond.
Mais le puissant lobby psychanalytique
Prétend qu’il ne faut pas les stigmatiser.
On cherche une autre victime et on s’applique
Tant et si bien qu’on finit par la trouver.
Un Belge donne l’heure en tenant sa bière ;
L’autre pousse devant les portes des maisons ;
Secourt les résidents du cimetière,
Roule à contresens puis rate sa miction …
C’est un Belge qui conduit un camion.
Après de nombreux échanges diplomatiques
On a convenu de modifier la cible :
Il ne faut plus se gausser de la Belgique.
Comment dénicher un remplaçant crédible ?
Une blonde se voit dans l’miroir ;
Une autre joue à question pour un champion ;
S’inquiète en regardant le trottoir ;
Creuse sous sa lèvre et s’aplatit le front …
C’est une blonde qui veut se teindre en blond.
Mais de se moquer des blondes on se lasse :
Fallut choisir une nouvelle tête de turc :
Un type si bête, dont le nom à la place
Marche à tous les coups sans qu’y ait besoin de truc.
C’est Trump qui se trompe de coiffeur ;
Dont les actions précèdent la réflexion ;
Qui s’énerve s’il est de bonne humeur,
Qui préfère les tweets à la discussion …
C’est Donald qui gagne les élections.
